Injury Reserve - By The Time I Get To Phoenix (2021)
2021-09-26
Dernière modification le 2022-02-06Préambule
Injury Reserve est un groupe de hip hop (ou pas, on y reviendra) américain.
J'avais bien aimé leur premier album (le titre est Injury Reserve), et je n'espérais pas un autre suite au décès d'un des membre du groupe.
Et donc surprise, un nouvel album annoncé suite à la sortie du titre Knees.
Revue
Outside démarre avec une sortie de joute verbale, sur un son très planant et étrange. La construction est assez curieuse, le premier couplet ressemble à un dialogue en entendant juste une personne, et le second c'est pareil, mais on dirait qu'il y a le premier qui revient en presque inaudible en arrière plan. Sur la fin le son va évoluer vers quelque chose de plus électronique et rythmé, où l'on entend des souffles, des respirations... Curieux !
Superman That était le deuxième titre sorti avant l'album. On a un son chaotique, un peu glitch, j'ai lu que le groupe a utilisé un son de Black Country New Road - Athens, France (et je recommande ce groupe !). J'ai déjà mentionné dans d'autres revues des vocodeurs utilisés de façons horrible. Ce n'est pas le cas ici, je trouve que c'est bien équilibré et fonctionne bien avec la musique. J'aime bien l'opposition entre le titre et la mention de Superman et la phrase « Ain't no savin' me, ain't no savin' me or you » qui revient souvent dans la chanson.
Pour SS San Francisco, on a un ensemble basse/guitare comme dans une intro d'un groupe de rock, et la suite confirme cette fusion entre le hip hop et le rock que j'aime beaucoup. Cette voix curieuse qui répète « Don't be mad» ou «You'll go mad», qui sonne comme une invitation à être «mad», très intriguant. Par ci par là on a des glitchs électroniques, dans les sons et sur la voix.
Footwork in a Forest Fire démarre comme un mix étrange entre une percussion, un son bizarre et des voix incompréhensibles... Avant de partir comme un vrai rap énervé sur une instru où il se passe beaucoup de choses. Il y a un petit moment de calme sur la fin, avec des voix un peu fantômatiques.
Ground Zero, un mix intéressant avec certaines voix qui passent sur une oreille, d'autres sur les deux. Le son est minimaliste et une nouvelle fois légèrement glitch.
Smoke Don't Clear, encore quelque chose de minimal sur le son, on retient surtout cette grosse basse, et ces petits points brillants par ci par là.
Top Picks for You est une piste toute calme, une des plus chargées en sentiments sur l'album, à propos de ce qui reste après la perte de quelqu'un, avec l'ensemble des technologies actuelles. Le son est sans percussion, et se tord sur la fin. Ça me donne des frissons.
Drôle de chose que Wild Wild West, avec des mentions de technologie et de Will Smith. Le son est une nouvelle fois un peu déstructuré, entre guitar légèrement rock et musique électronique. Vers la fin, une voix robotique aigüe dit «I'm beyond you humans».
J'ai l'impression que Postpostpartum est la piste la plus proche d'un hip hop «conventionnel» au niveau du son. Je ne suis pas vraiment sûr de quoi ça cause, mais je vois ça comme une description du paysage hip hop actuel: toutes les personnes dans ce monde sont les mêmes, et Injury Reserve est en avance et aide les autres à naître.
Knees ! Enfin ! Encore une fois, un mélange complètement fou sur le son: on ne sait pas si on est dans un morceau hip hop lent, ou rock, ou peut être électronique. On est encore une fois sur un sens un peu caché sur la progression ou le fait de grandir, ou de ne plus pouvoir grandir justement, puisque ça fait mal - avec l'exemple des genoux pendant la croissance. J'adore.
Bye Storm, le final. Et quel final ! Il pleut, et ça ne fait qu'empirer, comme s'il n'y avait plus d'espoir. C'est la fin. On entend un peu un bruit de pluie dans le morceau, et des nappes de synthés, tels des rideaux d'eau.
Conclusion
Dans les paroles, on est loin de la masse du hip hop qui en est toujours aux batailles de rues ou de bling bling. La construction des chansons suit aussi... Rien du tout ? On n'est pas dans les classiques couplets / refrains qui s'enchaînent.
Dans les sons, c'est pareil. Entre les instrus déstructurés, avec des influences diverses comme le rock ou la musique électronique, Injury Reserve pousse le genre dans ces retranchements.
Une expérience qui montre que le hip hop est un genre digne d'intérêt. Déroutant et passionnant.
9/10
Voilà ! C'est juste mon avis, j'espère que vous en avez un différent. Bisous !
Pistes
- 💖 Outside
- 💖 Superman That
- 💖 SS San Francisco
- 💖 Footwork in a Forest Fire
- Ground Zero
- Smoke Don’t Clear
- 💖 Top Picks for You
- 💖 Wild Wild West
- 💖 Postpostpartum
- 💖 Knees
- 💖 Bye Storm